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PATRIOTE DE L’ARTOIS (LE)

Le Patriote de l’Artois, journal républicain nationaliste de l’arrondissement de Béthune

Devient : Le Patriote de l'Artois. Pour la France ! pour le peuple et la liberté !.- Puis : Le Patriote de l'Artois. Journal hebdomadaire de l’arrondissement de Béthune

En 1902, l'horizon du Patriote de l'Artois n'allait probablement pas au-delà de la campagne pour les législatives d'avril-mai. Le temps pour les nationalistes, et leur candidat dans l'arrondissement de Béthune, de ferrailler contre la politique « néfaste » de Défense républicaine de Waldeck-Rousseau. Pourtant Le Patriote allait surmonter l'échec de son candidat, pour relever le gant contre le bloc des gauches, et traverser la « Belle Époque ». Pendant la Première Guerre, il reste même le seul journal rédigé et imprimé à Béthune, pouvant afficher comme une citation militaire ce constat dressé en 1919 : « n'a cessé pendant les dures journées de la guerre et jusqu'à l'évacuation de la ville de Béthune, de soutenir le moral de ses concitoyens ». Seule la volonté d'Union nationale, issue de la guerre, lui sera fatale. Son propriétaire préférant le remplacer par un nouvel organe L'Avenir de l'Artois.

DES ALLURES ARDENTES
Après le vote de la loi du 1er juillet 1901 (1), la campagne pour les législatives est virulente entre partisans et adversaires de la loi. A deux semaines du premier tour, le 13 avril 1902, un directeur de banque béthunois, Charles Bernard sort le premier numéro d'un bihebdomadaire Le Patriote de l'Artois. Journal républicain nationaliste de l'arrondissement de Béthune pour soutenir sa candidature dans le 4e arrondissement de la sous-préfecture du Pas-de-Calais. Catholique convaincu, l'homme se présente comme le candidat antiministériel, et républicain nationaliste face au progressiste Beharelle et au socialiste Cadot. Originaire du Cambrésis, il a exercé divers métiers : mécanicien, homme de peine, directeur d'une fabrique de chicorée, voyageur de commerce. Il est, écrit un rédacteur du Patriote, d'une « nature franche et énergique, serviable à tous, orateur » et veut « l'avènement de la vraie république des honnêtes gens ».
Président du conseil depuis juin 1899, Waldeck-Rousseau est sa cible privilégiée. Quelle est l'œuvre du ministère ? « Les budgets sont en déficit : les impôts augmentent tous les jours ; la culture de notre région est sacrifiée ; les affaires sont suspendues : l'industrie chôme ; la propriété est menacée, l'armée est désorganisée depuis qu'on a voulu y introduire la politique ; les fonctionnaires n'ont plus leur indépendance ; à toute une catégorie de citoyens la liberté d'association est enlevée : celle de l'enseignement est menacée ; on a semé la haine dans le cœur de l'ouvrier, on a laissé les perturbateurs les surexciter, et quand le peuple, confiant en ses amis du gouvernement, a parlé de grèves générales, il s'est réveillé au milieu de baïonnettes » énumère Charles Bernard qui, après la liquidation de l'Affaire Dreyfus, et la politique anticléricale du chef du gouvernement, constate « Seuls les Juifs et les Francs-maçons et les traîtres ont eu à s'en louer. »
Son programme pourrait se résumer en une formule : « d'abord et avant tout, renverser le ministère et réparer tout le mal qu'il a fait au pays ». Ce qui n'exclut nullement un certain nombre de mesures : un « sérieux minimum de retraites » pour les ouvriers mineurs grâce au concours de l’État, une retraite pour les ouvriers de culture, de l'industrie et pour les employés de commerce, pas d'impôts nouveaux, pas d'emprunts, mais des économies, une réduction du service militaire, le scrutin de liste et la représentation proportionnelle, la liberté et l'égalité pour chacun quelle que soit sa croyance religieuse.
La contribution de quelques théoriciens ou quelques zélateurs du nationalisme : Jules Lemaître, président de la Ligue de la Patrie française, le poète François Coppée, le journaliste de La Libre Parole Georges Thiébaud ne permettent pas à Charles Bernard de passer le premier tour. Pourtant au lendemain de la victoire du progressiste Beharelle, l'avocat Charles de l'Estoille fonde un comité nationaliste dans l'arrondissement et annonce la continuation du Patriote. Charles Bernard demeure le rédacteur en chef d'un hebdomadaire qui, écrit O. de la Lawe, aura « dans la vie normale des allures plus calmes mais ardentes encore ». Il sera « libéral et par conséquent anti-collectiviste. Il détournera les ouvriers, ces grands enfants, des socialo-collectivistes ».
Dans les numéros suivants, apparaissent les premières informations locales : l'état civil, un compte rendu du conseil municipal de Béthune, des audiences du tribunal, un bulletin financier, le résultat des courses. Ces informations sont parfois signées Victor Lécluse (2). La publication s'enrichit d'une revue agricole et même d'un feuilleton, En ballon d’E. d'Hooghe. La politique n'occupe plus l'essentiel des pages de l'hebdomadaire, elle reste cependant très présente avec des éditoriaux faits par des collaborateurs locaux, mais aussi empruntés à quelques grandes signatures du nationalisme : Drumont (La Libre Parole), Paul de Cassagnac (L’Autorité), etc., ou des milieux catholiques : Henri Barjavel de La Croix d'Arras, Cyr de La Croix du Nord. Quant à la quatrième page, elle est le domaine réservé de la publicité.
Les débuts du périodique sont probablement difficiles. En juillet 1902, après seize numéros, l'hebdomadaire déménage, passant du 1, rue de l'Ermitage au 26, rue des Treilles. Son format est agrandi. Passant de 33 x 50 cm 39 x 56 cm, il est alors présenté sur cinq colonnes. Sous son titre est maintenant annoncé le prix des insertions : 25 centimes la ligne pour les annonces en quatrième page, 40 centimes pour les réclames en troisième page, 50 centimes pour les faits divers, 75 centimes en chronique locale. Ces changements ne seraient qu'une étape. « Nous étudions en ce moment la possibilité de nouvelles transformations », avertit la rédaction. Elle confesse également que « quelques difficultés matérielles et financières ne sont pas encore complètement résolues, mais le seront à brefs délais. »
Le dimanche 31 août 1902, le journal sort des presses de l'imprimerie de la Presse populaire, boulevard de Strasbourg à Arras. C'est l'occasion de nouveaux changements : un format encore plus grand, 47 x 63 cm, et une présentation sur six colonnes, un sous-titre en forme de proclamation : « Pour la France ! Pour le Peuple et la Liberté ! » Selon les circonstances, la pagination atteint huit pages qui peuvent être illustrées, ainsi le dimanche 26 juillet 1903 la biographie de Léon XIII est accompagnée d'un dessin de Léon XIII. Pourtant, le tirage reste modeste, en décembre 1907, il n'est toujours que de 600 exemplaires.
À la rédaction du journal participent toujours Charles Bernard er Victor Lécluse. Les pseudonymes qui ne cachent probablement que quelques rédacteurs sont nombreux : G. Foy, O. de La Lawe, C. Just, Jean du Peuple, Pain d’Épice, Athos, Aramis, P. D'Agogue, O. Thantique, etc. Tous sont bénévoles, comme le rédacteur en chef en fait la confidence à ses lecteurs : « Nous sommes quelques-uns qui n'avons pas hésité à prendre, sur nos heures de loisir, le temps exigé par le travail intellectuel et le très grand travail matériel que nécessite la création, la rédaction, l'organisation et la mise en vente du journal. »

AU SECOURS DU BARON DARD
Élu député nationaliste de la première circonscription de Béthune en avril 1902 contre le sortant Achille Fanien, le baron Henri Dard est invalidé quelques semaines plus tard pour corruption, ingérence du clergé et pression des compagnies minières. Le Patriote de l'Artois prend fait et cause pour le député. Le 16 novembre 1902, il sort un supplément sur cette décision. Charles Bernard s'étrangle : « On appelle cela une invalidation, j'appelle cela du vol ». Le journal passe en revue les commentaires de la presse, il accuse les quotidiens lillois socialiste et radical, Le Réveil du Nord et Le Progrès du Nord, de mauvaise foi. Il s'en prend aux accusateurs de M. Dard dans des termes peu amènes : « Fanien a trouvé de jolis complices : Gouzy, vieux sectaire, méridional, au crâne déformé à la mémoire encore plus avachie, Magniaudé, député invalideur de Soissons, pays des haricots. Pas étonnant qu'il éprouve de temps en temps le besoin de faire quelques bruits. Chauvin, avocat obscur du Palais de Justice, Breton Jules-Louis est laid, bossu et borgne au physique, mais encore plus laid au moral. Révolutionnaire à tout crin, ce joli coco fut condamné en 1894 à deux ans de prison pour excitations anarchistes et outrages au président de la République (3). »
Ses coups les plus durs, il les porte contre le périodique La Revanche républicaine. Ce journal de campagne lancé pour soutenir la candidature de Fanien est rédigé par des rédacteurs des journaux édités par Jules Logier à Béthune (4) : « Tout est vieux dans ce nouveau-né, nous avons déjà rencontré ce pauvre gosse sur tous les chemins, il a traîné dans tous les ruisseaux, mendié à toutes les portes. C'est un petit voyou que nous avons roulé naguère, un vague Petit Béthunois retombé en enfance, nous le reconnaissons à ses haillons dépenaillés, à sa figure hâve, à l'argot de son insulte et de ses ignominies. Ce petit môme est vieux. »
Les élections terminées, le baron Dard battu, Le Patriote de l'Artois qui accuse L’Écho du Nord de trahison annonce sans déplaisir la disparition du journal de Fanien : « La Revanche va mourir. Encore une convulsion, un dernier cri de rage, un dernier jet de bave, et ce sera le silence de l'éternel repos. » La Revanche disparue, c'est avec son successeur La Défense, qualifiée d'« invendu de Lillers », qu'il croise le fer.
Le contentieux avec Le Petit Béthunois est lourd. Dès l'annonce de la candidature de Charles Bernard aux élections législatives de 1902, les deux publications entament la polémique, chacune traite l'autre de réactionnaire. Le Petit Béthunois, écrit Charles Bernard, « est bien l'organe réactionnaire par excellence puisqu'il viole les libertés de conscience, exalte la proscription et les proscripteurs, oubliant les principes de la révolution française ». Il lui reproche de soutenir une République où se retrouvent Millerand, Gallifet et Dreyfus (5).
Tout au long des articles du Patriote, Le Petit Béthune devient « Le Petit », puis « Le Petit Poupon », « Le Petit Salé », « Le Petit Beth », « Le Petit Pudibond », ses rédacteurs « les ramollos de la clique opportuno-défrocardo-républicaine » et son directeur « Jules Logier Nasier-Niflard ». Tout est bon pour ridiculiser l’adversaire. Le 5 octobre 1902, Le Patriote annonce l'ouverture « sous peu d'un concours où le grand prix ne pourra vraisemblablement pas être décerné, car nous le réservons à celui qui saura trouver dans les collections de ces vingt-cinq dernières années un numéro du Petit Béthunois ne contenant ni calomnie, ni diffamation. » L'invalidation du baron Dard envenime un peu plus les relations entre les deux titres. Le 29 janvier 1903, Le Patriote est même condamné pour injures et diffamation envers Wallet, rédacteur au Petit Béthunois.

SOUS LA BANNIÈRE DE DAVID
En 1905, Louis du Moulin succède à Charles Bernard, tandis que Georges Maerten devient directeur-gérant. Le journal s'installe 12, rue du Pot-d'Étain à Béthune, siège de l'imprimerie Henri David, propriétaire du Journal de Béthune. Après l'apparition de La Plaine de Lens en avril 1907, imprimée par le même David, Le Patriote d'Artois lui emprunte une grande partie de son contenu. Il reprend les éditoriaux de Marcel Osteux, rédacteur en chef du journal lensois, les appels d'Antoine Wattel, président de l'Union républicaine démocratique de Béthune et propriétaire du même journal, mais aussi les articles de Jean Rigol, Jacques Prudhomme, Henri Golant, Ruffinot. On retrouve également des chroniques de rédacteurs qui prêtent leur concours à de nombreux titres : Vindex, Henri Gaveriaux (Journal de Béthune), Edmond Pascal, Marcel France, Junius (Écho de Paris), C. Vrai, Henri Maurois, Dem (La Croix du Nord), Albert Monniot. Il emboîte le pas de La Plaine de Lens dans toutes ses campagnes.
La représentation proportionnelle reste un combat pour Le Patriote. À deux reprises, ce combat l'amène à soutenir des socialistes qui portent la même revendication. Lors des municipales, il appelle à ne pas voter pour les candidats de l'Union républicaine ou « candidats officiels ». Lors des législatives de mai 1910, son mot d'ordre reste « Votez pour la représentation proportionnelle ». Ce qui le conduit à soutenir les socialistes Henri Merlin, brasseur à Auchel, et Henri Cadot, négociant à Bruay, mais aussi de l’autre côté de l’échiquier politique, les républicains démocrates Victor Rouzé, avocat à Lens, et Charles Rosé, ouvrier mineur, contre Delelis, Basly, Lamendin et Bar. « Nous n'avions pas de candidat, nous n'avions pas de campagne à faire pour un homme. Dans ces conditions, nous nous sommes cantonnés sur le terrain des principes, nous avons demandé à nos amis de voter, non pour tel ou tel individu, mais pour une liberté qui nous manque, une réforme que la stricte justice réclame impérieusement comme nécessaire, pour la représentation proportionnelle » se justifie Le Patriote de l'Artois.
C'est au nom du même principe que lors des élections municipales du 5 mai 1912, il soutient la liste républicaine avec représentation des minorités, conduite par Boutleux, conseiller général, et Pierre Rinquin, conseiller d'arrondissement, sur laquelle cohabitent l'avocat Charles De l'Estoille, Alfred Prévost, président du syndicat des cabaretiers, et Alexandre Morel, ancien conseiller municipal. « En votant pour cette liste, explique le journal, les électeurs libéraux font une manifestation utile en faveur de la représentation proportionnelle et en même temps une protestation énergique contre l'accaparement de la mairie par un seul groupe. »
La victoire ne saurait attendre. Le lundi 6 mai, Le Patriote sort une édition spéciale sur papier rose, imprimée sur une page avec le résultat des deux listes. Le samedi suivant, il savoure encore son succès : « Le scrutin du 5 mai a été un triomphe pour la liste républicain avec représentation des minorités. Toute la liste est élue. […] La liste dite d'Union républicaine dont la victoire était assurée, d'après Le Petit Béthunois, reste toute entière sur le carreau. Ce magnifique succès dû à la discipline parfaite de tous les partis. Libéraux, radicaux dissidents et socialistes ont voté avec un égal entrain. »
Au cours de cette année, le journal a encore déménagé, il a élu domicile 34, boulevard Thiers à Béthune, où s’est installée l’imprimerie David. Sa présentation s'est assagie avec des articles séparés par des titres sur une colonne. Collaborent à la rédaction R. du Terroir, Gabriel Maucourt, Dem, E.M,. Georges Lenoir, Urbain Gohier, W Serieyx, Vindex, Louis Ternac, Maurice Ponthière, Pierre Lalanne, Trécoeur
Les collections manquent entre le 31 décembre 1912 et le 25 juillet 1914. À la déclaration de guerre, Maerten a laissé la gérance à A. Piedanna. Le 15 août, un titre sur six colonnes barre la « une » « La Guerre ». En page 2, Le Patriote de l'Artois reproduit un article du poète nationaliste Paul Déroulède Malheur à eux ! écrit en 1871. Dans les éditions suivantes, les éditoriaux sont signés Cyr, Albert de Mun, Maurice Barrés.
Le 1er novembre 1914, Le Patriote de l'Artois, devenu journal hebdomadaire de l'arrondissement de Béthune, a perdu sa devise « Pour la France ! Pour le Peuple et la Liberté ! » Son adresse a disparu. Il est avec Le Petit Béthunois le seul périodique qui paraît encore dans l’arrondissement. La collection conservée aux Archives départementales se fait lacunaire. Au fil des éditions sont reproduits des articles de Maurice Barrès, Georges Laurence, Noël Marty, Marcel Cachin, Urbain Gohier, François Bertier, Léon Daudet, Émile Gautier, Junius, Maurice Duval, René Bazin, Louis Latapie, C. Berthoullat (La Liberté), Jean Herbette, Édouard Drumont, Fernand Engerand, député du Calvados.
Le journal publie le récit de la mort d'un « héros de 16 ans », Léon Trulin d'après La Liberté, donne en 1916 un reportage sur Lille sous les boches d'après le témoignage de rapatriés, il annonce la mort d'un autre résistant lillois Jacquet, passe le récit de l'année tragique de Loos-en-Gohelle sous l'occupation allemande par le curé de la cité… Il publie des articles sur le général Pétain. Autant de témoignages sur les souffrances endurées par les occupés, sur leur volonté de résister… En août 1917, Le Patriote annonce la démission du maire Rinquin, et quelques jours plus tard, la mort du docteur Boutleux. Depuis longtemps, il a ouvert deux nouvelles rubriques à la gloire des héros de la guerre : « Morts au champ d'honneur » et « Tableau d'honneur ». Il fustige les défaitistes, en février 1918, le périodique condamne « l'agitation sociale-défaitiste ». Il se fait également le messager des bonnes nouvelles, en décembre 1917, il raconte la surprise des habitants du village de Masnières, aux portes de Cambrai, en découvrant des soldats anglais. Les articles sont signés Jacques Feuardent, Robert Cornilleau, Guy de Teramond, Georges Berthoulat, Jean Guiraud, Paul Ginisty, Pertinax, mais aussi Henri David, son propriétaire.
Le périodique est fabriqué dans des conditions difficiles. Les matières premières augmentent et le 1er janvier 1918, non sans avoir résisté pendant plusieurs mois, il connaît sa première augmentation de prix. Il est, lui aussi, victime de la censure, doit évacuer la ville. Sa parution se poursuit pourtant sans que l'on puisse dire jusqu'à quel moment. Le dernier numéro conservé tant aux Archives départementales qu'à la Bibliothèque nationale date du 7 avril 1918. Après la guerre, le temps est à la réconciliation. Malgré sa conduite pendant quatre ans, Le Patriote est sacrifié, victime de sa réputation. Lors de la reprise de ses activités, Henri David le remplace, le 1er juin 1919, par L’Avenir de l’Artois.

(1) La loi sur les associations prévoit la liberté de création d'associations laïques non professionnelles, mais la liberté ne s'étend pas aux congrégations. Elles doivent solliciter une autorisation, celles qui ne l'obtiennent pas voient leurs établissements fermés et leurs membres interdits d'enseigner. Les Jésuites et les Bénédictins préfèrent l'exil au refus.
(2) Victor Lécluse édita le Carillon de Béthune de février à juin 1901. Il est également le fils de l'un des fondateurs du Journal de Béthune qui paraît jusqu'en 1914.
(3) Jules Gouzy est député du Tarn, il a été à l'origine de la démission du ministre Freycinet en 1899. Émile Magniaudé est député gauche radicale de l'Aisne depuis 1898. Quant à Jules-Louis Breton, il est député socialiste du Cher.
(4) Jules Logier est le propriétaire de trois périodiques Le Petit Béthunois, Le Journal de Lens et Le Journal de Saint-Pol.
(5) Le socialiste Millerand et le général Gallifet qui mena la répression contre la Commune de Paris durant la semaine sanglante furent tous deux ministres du gouvernement Waldeck-Rousseau. La présence d'Alexandre Millerand avait indigné à la fois les socialistes et la droite. Gallifet, lui, était haï par la gauche. Il démissionna en mai 1900. Quant à Dreyfus, il fut gracié par le président Loubet quelques mois après la formation du gouvernement Waldeck-Rousseau.