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Pas-de-Calais républicain (Le)

Le Pas-de-Calais républicain

Le temps d'une élection sénatoriale, celui d'une élection législative et puis s'en. Le Pas-de-Calais républicain a été créé en décembre 1930 d'abord pour soutenir la candidature du député Maurice Tailliandier, à l'élection sénatoriale du 21 décembre 1925. Représentant d'union et de concentration républicaine, il est maire de Cagnicourt depuis 1919. Fils d'Henri Tailliandier, député pendant 25 ans, et frère d'Albert, tué le 25 mars 1917 dans l'explosion de l'hôtel de ville de Bapaume, il est devenu député du Pas-de-Calais en 1928 en battant Georges Barthélémy.
Ce journal, non daté, se présente sous la forme d'une feuille de quatre pages divisées en cinq colonnes. Son prix est fixé à 25 centimes. Sa rédaction et son administration ont élu domicile 3, rue du Bloc à Arras. Le contenu de ce premier numéro est sans surprise. La profession de foi du candidat s'étale sur toute la deuxième page. Comme tous les journaux de propagande électorale, il s'en prend à la politique de ses adversaires, dénonçant, pour l'occasion, « les méfaits du Cartel », faisant des « radicaux-socialistes [les] fourriers de la révolution ». Les candidats Delansorne, Cadot, Boileux sont bien sûr la cible privilégiée du journal.
Quatre ans plus tard, Maurice Tailliandier qui est resté au Palais-Bourbon est candidat à sa propre succession dans la deuxième circonscription d'Arras. À l'occasion de ces élections législatives de mai 1932, Le Pas-de-Calais républicain reparaît en avril. Il affiche sa « 4e année » d'existence et porte le n° 55 (1). Illustré par une photo du candidat, il arbore le slogan « Voter pour Tailliandier, c'est voter pour Tardieu (2) ». Il propose notamment une comparaison entre les dernières législatures : « Citoyens français, méditez ceci ! Sous le signe de l'Union nationale la législature qui s'achève. Sous le signe du cartel la législature précédente. »
Le Pas-de-Calais républicain connaît encore deux numéros. Le « 56e » se cantonne à deux pages ayant la physionomie d'une affiche électorale. Le candidat tente de rassembler le plus de catégories sociales différentes : « Voter pour Tailliandier, c'est voter pour l'agriculture, le commerce et les ouvriers ». Le « 57e », probablement nécessité par le deuxième tour imposé au candidat de l'Alliance démocratique (centre droit), comprend quatre pages. Partisan du protectionnisme économique, Maurice Tailliandier met en garde ses électeurs ruraux contre « Le cartel [qui] part déjà en guerre contre les droits de douanes ». Le journal dénonce le socialisme comme un fauteur de guerre. Tailliandier sera réélu pour un nouveau mandat.

(1) Il s'agit en réalité du deuxième numéro conservé aux Archives départementales. Rien ne permet d'affirmer le nombre de numéros sortis en 1928.
(2) Président du Conseil de novembre 1929 à décembre 1930, il revint à la tête du ministère de février à mai 1932. Tardieu abandonna la politique d'austérité menée avant lui par Poincaré, faisant voter la retraite du combattant, la loi sur les assurances sociales.