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Pas-de-Calais (Le)

Le Pas-de-Calais. Journal quotidien

Le Pas-de-Calais. Politique, littéraire, commercial et agricole

Le Pas-de-Calais est probablement un précurseur ! Lorsqu'il paraît le 18 octobre 1870 au soir à Arras, ce quotidien se vend par abonnement comme ses concurrents, Le Courrier du Pas-de-Calais et L'Ordre, mais il se vend également au numéro au prix de 5 centimes (1). De format plus petit que ses confrères (31 x 45 cm), ce nouveau périodique, présenté sur quatre colonnes, n'est pourtant pas un journal populaire. Les pages du premier numéro ne contiennent qu'une seule information locale traitée en quelques lignes : un accident quai du rivage.
Placé sous la gérance d’Émile Fréchon, Le Pas-de-Calais sort des presses de l'imprimerie Rousseau-Leroy (2), rue des Onze-Mille-Vierges. Quelques semaines plus tard, en décembre 1870, la veuve Rousseau cède son atelier à André Planque qui devient également directeur-gérant du journal.

Les débuts du quotidien sont laborieux, la guerre est aux portes d'Arras. Le 27 décembre, Le Pas-de-Calais ne paraît que sur une demi-feuille. Le vendredi 29, il publie en première page un avis : « La réduction de notre format sera la conséquence de l'isolement plus ou moins complet auquel la ville d'Arras se verra condamnée pour un temps. À quoi bon déguiser le vide de nos colonnes, en y insérant des annonces en caractères d'affiche, des Bourses de Paris… en blanc, le tableau des heures de circulation sur un chemin de fer qui ne marche plus ? - Nous prenons nos lecteurs au sérieux. Au besoin nous publierons un supplément. » Jusqu'au vendredi 13 janvier 1871, le format est réduit, 25 x 33 cm, et le nombre de colonnes revient à trois.

« LA PAIX ! LA PAIX ! »
Le 1er mai 1871, Le Pas-de-Calais, devenu « journal quotidien, politique, littéraire, commercial et agricole » retrouve un format plus digne d'un grand titre, 38 x 51 cm. Plus à l'aise, il peut ainsi passer à cinq colonnes. Son prix au numéro a cependant doublé, passant à 10 centimes.
Ces changements ne sont les seuls, la rédaction est maintenant dirigée par J. Chantrel, venu du quotidien parisien ultramontain et légitimiste L'Univers. Jusqu'à présent, le bulletin politique était rédigé par diverses personnalités signant d'initiales qui ne permettent guère de les identifier : L.M., X, J.N., etc.
La première signature n'était apparue que le 29 janvier 1871 alors que ne sont pas encore connus les résultats des pourparlers engagés à Versailles entre Jules Favre, nouveau ministre des Affaires étrangères, et Bismarck. C'était celle d'Auguste Paris. Né en 1826 à Saint-Omer, ce brillant avocat, auteur de plusieurs ouvrages, figure parmi les fondateurs du journal. À ses côtés, les principaux représentants légitimistes du département, Eugène de Diesbach, « chevau-léger » du comte de Chambord, Auguste de Partz de Pressy, Charles de Bryas, futurs représentants à l'Assemblée élue le 8 février 1871, ... (3) ont participé au financement du titre.
Dans son premier numéro, Le Pas-de-Calais affirme ses intentions : « La lutte engagée contre la Prusse relègue les autres questions sur un arrière-plan, l'ajournement des élections impose une trêve aux partis : avant tout, repoussons l'ennemi ! Ce n'est pas dire toutefois que nous voulions, même en ce moment, rester indifférents à la politique ; plus que jamais l'administration et le gouvernement sont soumis au contrôle de l'opinion. Le Pas-de-Calais ne sera vis-à-vis d'eux ni un organe officieux, ni une feuille d'opposition, il appréciera leurs actes sans parti pris d'admiration ni de blâme, avec loyauté et indépendance. »
Partisan de la paix, il condamne, comme l'ensemble des conservateurs, l'action de la Délégation de Tours dont Gambetta est l'âme et réclame un armistice. « L'armistice signifiera : convocation immédiate d'une Assemblée. La convocation d'une Assemblée signifiera : PAIX ! » Lors des élections du 8 février 1871, il présente une liste composée de conservateurs et de monarchistes légitimistes qui sera élue. Auguste Paris entame ainsi une belle carrière politique qui le mènera au Sénat et au ministère des Travaux publics (4).

« EN ÉTAT D'OPPOSITION SYSTÉMATIQUE »
Le ton, volontiers modéré, change avec l'arrivée, le 18 avril 1872, d'un nouveau rédacteur en chef, Vigroux. Le Pas-de-Calais revendique haut et fort son étiquette de journal de combat. « Nous sommes, écrit le 1er janvier 1873 Vigroux, un journal de combat ; - combat de la vérité contre le mensonge, de l'ordre contre l'anarchie, de l'autorité contre la licence, de la liberté contre le despotisme. » Combat surtout pour la restauration monarchique, contre tout autre régime, et en particulier la République, qui pourrait se mettre en place en cette période où la France se cherche encore des institutions stables.
En 1873, le journal salue avec satisfaction le départ de Thiers à qui il ne pardonne pas d'avoir rompu le pacte de Bordeaux : « Loin de nous plaindre, remercions la Chambre de sa fermeté et de son union, et proclamons, à haute voix, sans crainte d'être démenti par le verdict national, qu'encore une fois elle a bien mérité de la patrie. » L'élection du maréchal Mac-Mahon à la présidence de la République est célébrée comme un moment prometteur : « Saluons donc l'ère nouvelle qui s'ouvre devant nous. » (Lundi 26 et mardi 27 mai 1873), « On se sent renaître à une vie nouvelle, car on peut tout espérer, tout se promettre, de celui, qui, pour accompagner sa noble mission, met son appui en Dieu et dans les honnêtes gens, qui veut donner à son œuvre l'honnêteté pour base, le respect de la loi, de nos institutions, de la volonté nationale pour moyens… » (Mercredi 28 mai 1873).
Sans doute, le chef du pouvoir exécutif a accepté le titre de président de la République, mais Le Pas-de-Calais le soutient tant qu'il porte les espoirs d'une restauration. En 1873, il ne doute pas que le retour de la monarchie soit le vœu de tous les Français. Même la lettre du comte de Chambord à Chesnelong n'ébranle pas sa confiance. Par contre, le quotidien s'émeut de la prorogation du mandat présidentiel à sept ans et commence à se méfier de la Chambre « élue pour nous rendre un roi [et qui] l'a proscrit pour sept ans » (Vendredi 28 novembre 1873). Sa colère éclate contre les députés lorsque le régime est définitivement fixé en février 1875 par le vote des lois constitutionnelles : « Victime de l'abus de confiance le plus odieux, indignement trahis par des mandataires infidèles, nous avons le droit de protester contre leur félonie et d'en appeler à la nation, à l'avenir et à Dieu. La France leur avait donné pour mandat de lui rendre son Roi, ils s'y sont refusés. Elle leur avait ordonné d'éteindre pour toujours le brasier révolutionnaire, ils l'ont ranimé. Elle leur avait dit "délivrez-moi de la République" ; et ils l'ont livrée à la république. "Cicatrisez mes plaies ; relevez mes ruines, rendez-moi la vie" et ils lui ont donné un gouvernement qui n'a jamais su qu'envenimer les plaies, entasser des ruines, donner la mort. »
En août 1876, Émile Danten prend la rédaction en chef du quotidien. Les défaites électorales se succèdent pour les royalistes. Après la victoire des républicains au Sénat en janvier 1879, il se montre bien pessimiste, mais visionnaire : « 1879 sera l'année de la folie, l'année de la violence, de la persécution, de l'expiation. Tous les excès nous les attendons. […] Le maréchal sera précipité du pouvoir où, pour son honneur, il est trop longtemps resté ». Les invectives contre les républicains pleuvent : « ère de l'anarchie », « gouvernement de curée »,… En mars 1881, le commissaire de police d'Arras s'en émeut auprès du préfet : « Sa rédaction déborde de fiel et de rage de voir la République se consolider. »
Les républicains sont les héritiers de la Révolution. Tout ce qui peut rappeler cet événement de l'histoire de France est rejeté. En 1880, le 14 juillet devient fête nationale. Le Pas-de-Calais enrage : « le 14 juillet fut la journée de l'émeute / Du parjure / De l'assassinat / Des atrocités sauvages commises par une foule sanguinaire excitée par la franc-maçonnerie. » Il en appelle aux témoignages d'acteurs des faits, aux documents contemporains… Durant la même période, le quotidien assure une « promotion » importante à l'ouvrage d'Auguste Paris L'Histoire de Joseph Lebon et des tribunaux révolutionnaires d'Arras et de Cambrai. Toute la quatrième page, entourée de rouge, est consacrée à la troisième édition de ce livre « ornée de vingt vignettes ». Et la réclame de préciser que la vingtième gravure, le crâne de Lebon, « vu son exactitude trop saisissante ne sera livrée que sur demande exacte. »
La mort du comte de Chambord, en août 1883, sème-t-elle le doute sur l'utilité du combat ? « Nous prions de toute l'énergie de notre âme, non pour le prince bien-aimé qui nous est ravi, lorsque nos espérances semblaient plus près d'être couronnées, mais pour cette malheureuse patrie qui l'a toujours repoussé et pour laquelle il intercède en ce moment au pied du trône de Dieu. » En 1890, s'adressant aux lecteurs du Courrier du Pas-de-Calais que la Société du Pas-de-Calais vient de racheter, M.-P. Laroche, en fait l'aveu : « en 1883, […] nous songeâmes un instant à nous effacer. (5) » Le journal paraît avec un liseré noir en première page et offre à ses lecteurs un portrait du comte de Chambord. Il porte ainsi le deuil jusqu'au lendemain des funérailles du prétendant au trône de France auxquelles son rédacteur en chef assiste. Dès le 25 août, Le Pas-de-Calais se rallie au Comte de Paris devenu « le représentant incontestable et incontesté du principe monarchique en France ».
Adversaire acharné de la République, le quotidien poursuit son combat notamment contre la politique scolaire des républicains, clamant après la loi sur la gratuité et la laïcité en mars 1882 : « le devoir des catholiques est plus que jamais de se mettre en état d'opposition systématique contre le régime qui les traite en parias. » Parmi les républicains, depuis la guerre de 1870, Gambetta semble sa bête noire. Lors de la formation du ministère qu'il préside, Émile Danten, dans un éditorial intitulé « Despote et fou », le traite de « Caligula de Cahors », de « rejeton le plus parfait de la République ». Jules Ferry reste également l'une des cibles préférées du journal. Et l'arrivée d'un nouveau rédacteur en chef venu du Nord, Paul Tailliez, en octobre 1887 n'inaugure pas un changement de ligne du journal. « Dans toutes les élections qui ont eu lieu dans le Nord, il a beaucoup écrit et agi pour faire échouer les candidats républicains », déplore le commissaire d'Arras.
Sonne l'heure du général Boulanger, Le Pas-de-Calais n'éprouve pourtant aucune sympathie pour l'ancien ministre de la Guerre, même si Paul Tailliez reconnaît que « M. Boulanger opère, avec une persévérance certainement inconsciente, une œuvre éminemment saine, à savoir la confusion de la souveraineté populaire par elle-même. »
Le quotidien monarchiste livre son dernier combat pour le duc d'Orléans. Tous les membres de la famille royale ont été bannis par la loi d'exil de 1886. En février 1890, venant se présenter pour accomplir son service militaire, le jeune prince est arrêté puis condamné à la prison. Le Pas-de-Calais suit jour après jour le sort du prince. Son nouveau rédacteur en chef, Arthur Martin, s'indigne dans un éditorial : « Connaissant son devoir, il n'a pas hésité à l'accomplir, très simplement sans bravade, en vrai descendant de Robert-le-Fort, comme il convient à un fils de roi, à un fils dont le père, Monsieur le Comte de Paris, aime à s'appeler : "le premier serviteur du pays". Le gouvernement l'a arrêté. » Au début du mois suivant, il lance même une véritable campagne de sensibilisation publiant en tête de sa première page un communiqué en caractères gras : « Aujourd'hui, 3 mars 1890, il y a VINGT-SEPT jours qu'un jeune Français, le premier de tous par sa naissance, est en prison pour être venu demander à servir son pays comme simple soldat. »
Le lendemain, il renouvelle le message, mais celui-ci est accompagné d'une autre annonce : « L'assemblée générale des actionnaires de la Société anonyme du Pas-de-Calais, réunie ce jour, a ratifié à l'unanimité des membres présents ou représentés l'acquisition du Courrier du Pas-de-Calais. Elle a décidé la fusion du Courrier et du Pas-de-Calais ; à compter de demain, notre édition quotidienne empruntera le titre Le Courrier du Pas-de-Calais. »

UNE INFLUENCE MÉDIOCRE
La vie du quotidien est émaillée de quelques incidents, notamment des condamnations pour diffamations ou injures, mais aussi des rappels à l'ordre. En juillet 1880, une gravure représentant « les têtes de De Launay et de Foulon (sic) et le cœur de Berthier » devait illustrer son récit de la prise de la Bastille en 1789. Elle est interdite par le préfet. « Il supprime l'histoire pour ne laisser vivre que la légende qui lui permet d'arborer avec moins de scrupules et de remords son drapeau (7) sur la préfecture » s'égosille le journal.
L'un des incidents qui s'apparente à une suspension semble bien énigmatique. Le 15 avril 1872, Le Pas-de-Calais agrandit une nouvelle fois son format (43 x 61 cm) et est imprimé sur six colonnes. « Sans augmentation du prix de l'abonnement » claironne-t-il. Ce changement intervient à l'occasion du lancement d'une édition petit format (29 x 42 cm). Ce Petit Pas-de-Calais (8), spécialement destiné à la vente au numéro, disparaît dès le 11 mars 1873 (Cf. notice Le Petit Pas-de-Calais).
Cette disparition correspond avec un arrêt, pendant quelques jours, de la publication du grand format. Le mercredi 12 mars, Le Pas-de-Calais. Journal quotidien, politique, littéraire, commercial et agricole publie son 748e numéro. Les livraisons des jeudi 13 et vendredi 14 mars sont remplacées par deux « éditions provisoires ». De format 32 x 47 cm, elles sont créditées d'une numérotation aberrante par rapport aux exemplaires précédents : datées de la deuxième année de parution, elles portent les numéros 288 et 289. Le feuilleton qui paraît en première page est celui du quotidien légitimiste lillois La Vraie France. L'édition du 13 mars est imprimée chez Planque, la suivante du 14 chez Ducoulombier, imprimeur de La Vraie France, à Lille.
Le samedi 15 mars tout est rentré dans l'ordre. Le Pas-de-Calais « reprend son cours régulier » avec son 749e numéro. Il préfère garder le silence sur ces événements : « nos lecteurs nous permettront de ne pas insister sur les difficultés qui ont entravé [sa parution]. » Il met en garde ceux qui ont cru trop vite en sa disparition : « Nous nous portons bien. »
Les chiffres manquent pour évaluer l'accueil reçu par le quotidien lors de son lancement, mais aussi son audience après les élections qui ont envoyé une majorité royaliste à la Chambre. En mars 1873, Le Pas-de-Calais s'attribue une place « aux premiers rangs de la presse départementale ». Cependant il reste très discret sur sa diffusion et il faut faire confiance aux chiffres fournis par la police. En 1881, le commissaire d'Arras évalue son tirage à 1 900 exemplaires. Cinq ans plus tard, selon la même source, il serait tombé à 1 000 exemplaires. Cela suffit-il pour en conclure à un recul très net des idées monarchistes dans le département ? En 1888, elle donne encore le même tirage, cependant Le Pas-de-Calais n'aurait que 400 abonnés. La différence avec le tirage correspond-elle à des ventes au numéro, ou au « bouillon » ? La police n'avance aucune explication, cependant elle ne reconnaît au journal qu'une « influence médiocre ».
Ce journal, précise le commissaire d'Arras, « réunit toutes les qualités d'un bon journal de propagande ». L'origine de ses collaborateurs et de ses sources explique cette affirmation. En 1881, outre Émile Danten, la rédaction comprend deux personnes qui ne semblent guère avoir d'influence sur la ligne politique du journal, mais sont chargées de l'information locale, voire des faits divers. Ancien gérant, Émile Fréchon est qualifié, par la police, de « garçon sans importance et de convictions douteuses ». Quant à Doutrusas, elle n'en retient que les « mœurs équivoques ». Devillepoix, qui sera gérant après 1885, fut probablement rédacteur. Tous les trois signent de leurs initiales.
Plusieurs des actionnaires de la Société tiennent une rubrique : le vicomte de Galametz, le comte de Diesbach. Des représentants du clergé y collaborent également : le vicaire général Roussel y signe des articles politiques sous les initiales H.M., des professeurs du séminaire interviennent régulièrement. L'actualité politique est également commentée par Saint-Chéron dont tous les journaux, partisans du comte de Chambord, reçoivent gratuitement la chronique. Le Pas-de-Calais est abonné à l'agence Havas dont il reprend un certain nombre d'informations. Enfin, il bénéficie de correspondances particulières.
De quels moyens techniques le journal dispose-t-il ? Les sources consultées ne nous permettent pas de répondre à la question. Cependant, sa direction ne manque pas d'évoquer son souci de « rechercher les moyens d'améliorer le journal ». Dès 1873, elle affirme qu' « en ce qui concerne les débats de l'Assemblée, nul journal, soit de Paris, soit de province, n'est mieux renseigné […] grâce à notre service télégraphique spécial et exclusif, chaque discussion importante y est reproduite, dès le soir même, avec la plus grande précision et des détails proportionnés à la gravité des circonstances. »
En octobre 1875, la société en commandite Planque est dissoute. Elle est reconstituée en Société du Pas-de-Calais. Puis, deux ans plus tard, elle s'installe 43, rue d'Amiens. André Planque assure la direction du journal en février 1885. Celui-ci prend rarement la plume. Il s'exprime parfois à l'occasion des élections. En juillet 1880, il signe un article à l'occasion des élections au conseil général, il justifie le soutien du Pas-de-Calais à une liste commune avec Le Courrier du Pas-de-Calais. À plusieurs reprises, Planque a exprimé son désir de se retirer. En 1885, la direction politique du journal passe entre les mains de Pierre-Marie Laroche, qui, déjà, dirigeait la Société du Pas-de-Calais depuis plusieurs mois.

(1) Le premier quotidien vendu à un sou (5 centimes) fut Le Petit Journal créé à Paris le 1er février 1863. Dans la région, Géry Legrand fut le premier à reprendre l'idée avec Le Journal populaire de Lille. Cependant les journaux à 5 centimes sont encore rares. Selon L'Histoire générale de la presse française (T. III, p. 140), ils ne sont encore que quatre sur une quarantaine à Paris en 1871. À Lille, les grands quotidiens se sont dotés d'une petite édition à 5 centimes avant la fin du Second Empire. Dans la région, quelques jours plus tôt, L'Idée républicaine vient d'être lancée à Roubaix au prix de 5 centimes.
(2) Rousseau-Leroy reprit l'imprimerie d'Ernest Lefranc qui publia le journal La Liberté. Il transporta l'imprimerie de la rue Saint-Maurice à la rue des Onze-Mille-Vierges.
(3) Une note du commissaire de police d'Arras datée du 5 mars 1881 donne également comme fondateurs l'évêque d'Arras, de Galametz, Vasselle, Cavrois-Lantoine, le comte de Tramecourt, le baron de Beaufort, de Bartoult.
(4) Auguste Paris est élu sénateur en 1876, il devient ministre des Travaux publics dans le gouvernement Fourtoul qu'il quitte en octobre. Revenu au Sénat, il est battu en 1882, il récupère son siège en 1885, mais malade, il ne se représente pas en 1891. Il meurt en 1896.
(5) Le Courrier du Pas-de-Calais, 5 mars 1890.
(6) Gouverneur de la Bastille, le marquis de Launay fut, lors de la prise de la forteresse, assassiné. Contrôleur général, Joseph Foullon fut pendu à la Lanterne quelques jours après la prise de la Bastille. Major général de la garde nationale, le maréchal Berthier protégea la famille royale lors des jours des 5 et 6 octobre 1789, il mourut, durant les Cent-Jours, en tombant d'un balcon. Peut-être poussé par des hommes masqués.
(7) Le 14 juillet 1880, le drapeau tricolore, rejeté par les légitimistes, est définitivement adopté par la République.
(8) Le premier numéro conservé aux Archives départementales du Pas-de-Calais date du 27 décembre 1872.