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Association amicale des anciens élèves du petit séminaire d’Arras

Association amicale des anciens élèves du petit séminaire d’Arras

Devient : Association des anciens élèves du petit séminaire d’Arras

Six cent cinquante-cinq membres en juillet 1903, sept cent quatre-vingts en 1904 ! Les effectifs de l'association des anciens élèves du petit séminaire, fondée en 1902 par son supérieur, le chanoine Guillemant, ont de quoi susciter bien des envieux. Ils justifient en tout cas la création d'un bulletin annuel.
Sorti de l'imprimerie de la Presse populaire, boulevard de Strasbourg, à Arras, ce périodique comprend, dans son premier numéro, en 1904, 46 pages de format 13,5 x 21 cm, présentées sous couverture cartonnée.
Plus de 330 personnes ont assisté, le 21 juin, à l'assemblée générale, présidée par le chanoine Rohart, et au banquet qui suivit, justifiant ainsi les 24 pages qui sont consacrées à l'événement. La liste des anciens qui est publiée, permet d'en savoir un peu plus sur eux. Quelque 210 d'entre eux sont des laïques. Certains sont pharmaciens, médecins, notaires, avocats, avoués, un autre est cultivateur, un autre encore militaire. Beaucoup sont professeurs ou instituteurs libres. Deux sont journalistes : Auguste Roussel à La Vérité française et Georges Lenoir, au Courrier du Pas-de-Calais. Dans les livraisons suivantes, le Bulletin de l'Association des anciens élèves égraine ainsi des effectifs en augmentation : 877 en juin 1907, 890 dont 259 laïques en 1909, 1 045 en 1914. Quant aux statuts de l'association, ils ont été imprimés sur les pages 2, 3 et 4 de la couverture du deuxième numéro, en 1905.
Parallèlement au développement des effectifs, la pagination de la publication s'épaissit atteignant plus d'une soixantaine de pages en 1909 et même, près quatre-vingt-dix en 1935. Dans chaque livraison sont repris les rapports d'activité et financier présentés lors de l'assemblée générale, le toast porté par le directeur du petit séminaire lors du banquet. Sont également donnés des extraits de la pièce dramatique représentée l'après-midi, et sont publiées les photos des prêtres fêtant vingt-cinq et cinquante années de sacerdoce. Le Bulletin n'est pas étranger aux événements qui marquent la vie de l’Église. Dans son édition de 1907, il emprunte au Pas-de-Calais du 30 juin, le « Récit de l'assassinat légal du petit séminaire » fait par l'un des membres de l'association, le journaliste Georges Lenoir. Il reprend le toast du directeur de l'établissement : « Il y a quelque fierté à se tenir ainsi au-dessus des coups de la fortune, à rester maître de soi dans les revers les plus accablants, et à raffermir par la seule force de l'exemple les âmes ébranlées.
Nous avions assurément mille raisons de suspendre pour une fois, nos réunions d'anciens élèves. L’Église de France est en deuil, on nous a ruinés pour mieux nous abattre : déjà l'on escompte la succession de nos petits séminaires…
Cependant, Messieurs, vous avez tenu à ce que rien ne fût changé dans notre programme traditionnel… Le séminaire souffre : vous avez voulu lui témoigner votre sympathie. Le Séminaire est menacé : vous avez voulu affirmer votre confiance dans l'avenir. » En 1908, c'est le recrutement sacerdotal qui préoccupe Le Bulletin. Il subit, écrit-il, une crise redoutable et il en appelle à chaque ancien : « il doit envoyer ses fils, ses parents, ses compatriotes à la maison qui l'a formé lui-même. »
Le compte rendu de l'assemblée générale du 23 juillet 1914 ne paraît qu'en 1920. Dans le même bulletin, les lecteurs retrouvent les récits des réunions des 12e et 18e années de l'association. Entre deux, Arras était sous les bombes et le petit séminaire a été fortement endommagé. Les élèves ont dû être accueillis à Béthune et le groupement est devenu l'Association des anciens élèves du petit séminaire d'Arras et de l'Institution Saint-Vaast de Béthune. Fort de quelque 720 adhésions, il reprend son appellation initiale en 1926 à l'occasion du retour du petit séminaire dans le quartier de Baudimont.
Malgré plusieurs changements d'imprimeurs depuis sa création, le bulletin a gardé la même physionomie, son contenu, rédigé par les anciens, est resté le même. De l'Imprimerie de la presse populaire, il est passé en 1912 à celle de L'Informateur du Nord, 50, rue des Ponts-de-Comines, devenu au lendemain de la guerre l'Imprimerie de l'Agence commerciale de Publicité. En 1925, sa réalisation est confiée à Basin à Béthune, avant de revenir dix ans plus tard à l'Imprimerie centrale de l'Artois. Grâce aux photos incorporées dans le texte, le Bulletin s'est donné des airs de véritable revue. Dans les nouvelles éditions sont maintenant énumérés le nom des membres tués durant la guerre, les disparus de l'année, mais aussi les nominations.
La publicité a fait son apparition depuis 1911 dans des pages spéciales en tête et en fin de bulletin, mais aussi sur la couverture. Jusqu'à cette date, elle n'avait trouvé grâce qu'une seule fois. En 1905, une feuille volante imprimée sur papier vert avait été glissée dans la publication à l'occasion de la sortie de l'Histoire du séminaire d'Arras par Charles Guillemant. Ce prospectus donnait des extraits des commentaires de journaux Les Études, La Semaine religieuse, La Croix d'Arras, L'Indépendant de Saint-Omer. En 1935, la publicité occupe une dizaine de pages et s'est introduite à l'intérieur de la publication.
Tout au long des livraisons, le lecteur suit l'évolution du conseil d'administration. Président à plusieurs reprises depuis la guerre, le chanoine Guillemant a été remplacé en 1935 par le chanoine Hoguet. Lors de la 30e assemblée générale, en 1938, c'est un autre ecclésiastique qui préside l'association, Édouard Maréchal. La parution du Bulletin est une nouvelle fois interrompue par la guerre. Elle ne reprend qu'en 1947 pour relater notamment la 32e assemblée générale tenue le lundi 30 juin sous la présidence de Victor Pollart. Le Bulletin, épais de 40 pages, a gardé la même physionomie. Il est réalisé par l'imprimerie A. Charruey, 20, rue des Portes cochères à Arras.