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Ecorce de la 2ème d’Arras (L’)

L’Ecorce de la 2ème d’Arras. Institution Saint-Joseph

Les articles sont signés Loup bavard, Taureau paternel, Cygne à l'heure, Lapin silencieux, Gai Pinson, Abeille vigilante, Tigre à l'affût, Coq hargneux… Le nom de ce périodique est tout aussi étrange, L’Écorce.
C'est que ce mensuel est un journal de scouts, celui de la « 2e d'Arras » qui porte aussi le noble nom de « troupe Monseigneur ». Format et pagination modestes, il est fabriqué artisanalement. Il a été ronéotypé : son titre a été dessiné, dans une banderole, à la main, tout comme la croix de Saint-André entourée de la devise scoute « être prêt », les textes sont manuscrits.
Cette petite publication n'a pas vocation à conquérir le grand public. Elle ne revendique même pas le titre de journal, « ce serait un peu prétentieux de notre part » écrit Aigle noir dans son premier éditorial. Elle n'a d'autres ambitions que de raconter, au fil des camps et des retrouvailles, la vie de « la 2e d'Arras » aux parents et amis des scouts, voire de laisser quelques souvenirs aux membres de la troupe. Vendue selon l'abonnement, ordinaire, de soutien ou d'honneur : 5 F, 10 F, 20 F, elle a pour gérant J. Fournaux. Et ce premier numéro n'est même pas daté.
Dès la deuxième livraison, datée d'août 1927, la têtière change. Le titre est présenté sur un fond de camp scout : à l'abri d'un arbre et de la croix quelques tentes au soleil levant. Un concours d'abonnement est lancé et la première publicité, toujours dessinée à la main, fait son apparition. Le numéro de septembre 1927 donne, lui, mention de l'adresse de la personne chargée de l'administration du mensuel, André Broc, 9, rue Ernestale à Arras. Celle-ci passe en novembre entre les mains de l'aumônier Robert Dutériez qui la garde jusqu'en 1932.
L’Écorce change plusieurs fois de têtière. À partir de décembre 1930, elle est dotée d'un dessin réalisé par l'Imprimerie moderne d'Arras. Une banderole « L'écorce de la 2ème Arras » coupe en diagonale un dessin. Dans la partie supérieure, une troupe de croisés sur fond de château fort et deux blasons ; dans la partie inférieure un camp scout et deux autres blasons. Jusqu'à la disparition du mensuel, la première est ainsi occupée par ce dessin, l'adresse du journal et le prix de l'abonnement. À partir d'octobre 1933, cette « une » est même entièrement imprimée.
Le nombre de pages, numérotées en continu sur une année, fluctue selon les numéros et l'intérieur connaît quelques innovations réalisées avec les moyens du bord : la livraison de mars 1928 contient ainsi une photo du comte d'Esclaibes, commissaire des scouts d'Artois, collée directement sur une page.
Dès son troisième numéro, L’Écorce revendique « le plus fort tirage de tous les journaux scouts d'Arras ». Son contenu justifie-t-il une telle affirmation ? Rédigée par des scouts, elle donne des nouvelles des différentes patrouilles, propose un compte rendu sur les camps organisés par la troupe, des articles sur les techniques pour les scouts (Comment se débrouiller lorsqu'on a perdu sa boussole). S'y ajoutent le mot de l'aumônier, mais aussi un carnet, des mots croisés, etc.
Sous l'administration de l'abbé Garet, L’Écorce atteint sa huitième année en mars 1934. Elle se veut pleine de projets. Elle envisage déjà le 10e anniversaire de la 2e d'Arras, créée le 25 janvier 1925, et annonce pour mars prochain la publication d'un « numéro extraordinaire sur 10 ans de scoutisme ». Le mensuel qui n'a manqué qu'un seul rendez-vous ne semble pas arriver à cette échéance.