Cravacheur (Le)

Le Cravacheur. Organe international des travailleurs. Journal hebdomadaire

Le Cravacheur fait suite à La Cravache. Celle-ci, après onze semaines de bonne lutte succombait sous le coup d’un procès intenté par Wibaux Florin. Mais le nouvel hebdomadaire lançait un avertissement : que les salauds de la haute ne se réjouissent pas : la lutte continuait...

Le Cravacheur est installé 7, rue de Mouvaux, imprimé par Deryckere, de Wattrelos, tout comme La Cravache. Après la condamnation de ce dernier, le numéro 6 et les suivants sont imprimés par J. Bourguer[1], -qui devient aussi gérant de l’hebdomadaire. Il remplaçait A. Sauvage, anarchiste bien connu sur la place. L’hebdomadaire est imprimé sur six pages, le numéro coûte 5 centimes, l’abonnement pour un an 3 francs.

La ligne du Cravacheur est résolument anarchiste. Antimilitariste (« Plus d’armée! Plus de caserne! Plus de soldat! ), ses rédacteurs n’ont pas oublié les fusilleurs de 1871. Anticlérical, il recommande à ses lecteurs l’achat de La Calotte, -en même temps que celui du Père Peinard, du Libertaire, et des Temps nouveaux, leur rappelant aussi que l’Almanach du Père Peinard à 25 c. et toutes les brochures anarchistes sont en vente à la brasserie libertaire 78, rue de Mouvaux. Le Cravacheur s’en prend aussi aux démocrates chrétiens qui, gueulant à tue-tête : vivent les démocrates ma mère... etc, ou bien sont bougrement naïfs, ou plutôt salement crapules... Une souscription est lancée dans le numéro 4 pour financer l’impression (à 6000 exemplaires!) d’une brochure intitulée La Peste religieuse.

Le Cravacheur, faut-il s’en étonner, prend aussi pour cible Reboux et son Journal de Roubaix. Il ne leur pardonne entre-autre pas de proclamer l’innocence des patrons dans les accidents du travail, très nombreux à l’époque.

Dans le numéro 2, on célèbre l’anniversaire de Vaillant. On condamne aussi les émeutes anti-juives d’Alger, stigmatise les attaques contre Zola : Le Cravacheur est dreyfusard.













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[1] Adresse de l’imprimerie : 78, rue de Mouvaux, celle de la Brasserie libertaire. Y aurait-on installé une imprimerie, ou celle-ci ne serait-elle que supposée?