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ENTRACTE (L’)

L’Entracte. Journal-programme. Artistique, littéraire, musical

S'il se veut « artistique, littéraire, musical », L'Entracte est d'abord le « journal-programme » du théâtre municipal d'Arras, voire, par la suite, des théâtres dirigés par son directeur Renouprez.
Lancé en octobre 1923, à l'aube de la saison théâtrale, ce périodique paraît de façon irrégulière, probablement à chaque fois qu'une représentation est donnée dans la préfecture du Pas-de-Calais. Ainsi deux numéros qui se suivent à quelques jours de distance ont-ils le même contenu rédactionnel voire publicitaire, à l'exception du programme joué au théâtre. Les numéros 4 et 5 des 23 et 28 octobre, par exemple, proposent les mêmes articles sur l'ouverture de la saison et le directeur du théâtre. Cependant tandis que le premier présente Faust donné le soir même à Arras, le second, paru quelques jours plus tard, évoque La Cocarde de Mimi Pinson jouée le 28. De même, L'Entracte cesse-t-il sa parution dès que la saison théâtrale se termine ?
Imprimé en quatre pages de format 28 x 41 cm sur papier vert, ce périodique est l'œuvre de l'imprimerie Désiré Malfait, 48, rue Gambetta, tandis que le gérant est Cayat. Parmi les quelques signatures de L'Entracte dont la plupart sont des pseudonymes - L'E, Jean d'Arras, Saint-Géry -, on trouve Adolphe Morel, alors rédacteur en chef du quotidien arrageois L'Avenir. Celui-ci donne notamment un article sur « Le plafond du théâtre décoré par Georges H. Dilly ».
Au cours de la saison 1923-1924, L'Entracte propose à ses lecteurs une suite de « Silhouettes » : le régisseur, l'orchestre, le machiniste…, voire le théâtre ambulant d'autrefois, le théâtre aux armées. Lors de la saison suivante, le périodique brosse, à chaque livraison, le portrait d'un artiste se produisant au théâtre : Frédéric Goudard, Charles Rondelet, premier ténor d'opéra-comique, Marthe Duthoit, Gaston Vienne, première basse chantante né à Lens, René Ronsin, trial, jeune premier comique, etc. Cette série, illustrée d'une photo, a été inaugurée par un article sur J. Renouprez, directeur du théâtre municipal d'Arras, mais aussi de Cambrai, de Denain, de Saint-Amand, de Caen, de Lisieux et de Bayeux.
Lors de la saison 1925-1926, Renouprez limite ses activités à Arras, Cambrai, Denain et Douai. Le périodique est-il diffusé dans ces quatre villes ? A-t-il plusieurs éditions ? Le numéro du dimanche 18 octobre 1925, conservé aux Archives départementales du Pas-de-Calais, comporte au-dessus du titre la mention « édition Arras », ce qui laisse augurer d’autres éditions.
Nouveauté de cette saison, L'Entracte offre une chronique théâtrale pour chaque cité où Renouprez exerce une direction. Il évoque à plusieurs reprises les difficultés que cet art rencontre. Dans le numéro du 10 janvier 1926, il livre même un article tout entier consacré à « la crise des théâtres en France ».
Les Archives départementales ne possèdent plus de numéro au-delà de mars 1926. La publication a-t-elle continué lors de la saison suivante ? Dans son édition du vendredi 1er octobre 1926, l'hebdomadaire L'Annonceur artésien évoque encore « Le petit journal L'Entracte, si apprécié du public, [qui] devient pour le spectateur qui l'achète un billet de tombola. »
« Chaque exemplaire, explique l'hebdomadaire de Léopold Thomas, portera un numéro spécial. À chaque représentation, il sera tiré, comme une tombola, deux numéros qui seront les gagnants.
Le premier numéro sortant gagne deux fauteuils pour une des représentations de la semaine suivante. Le second un bon qui lui permettra de faire un achat avec une réduction de 5 F chez l'un des commerçants ayant une annonce dans L'Entracte. »